Date de création : 26/03/2021
Race : Lycan
Réputation : Héroïne
Clan : Meute des Crocs Gris
Monstres tués : 43 - Aventuriers tués : 2Crâne rituel de maître [DM +5٪ | ESP +1] - Tête
Cape - Buste
Mandoline de maître [MM +5٪ | CHA +1] - Une main
Recueil sacré - Une main
Brodequins de maître [DM +5٪ | CHA +1] - Pieds
Perle [Dis +5٪ | ESP +1] - Fétiche
A la ceinture :
Cloche - Une main
Recueil sacré de maître [MM +5٪ | CON +1] - Une main
Alternance
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Loup
Ours
Siri la Rêveuse
Oracle de la Meute
"Ça fait longtemps qu’elle n’était venue
Et c'est pour toi qu'elle vient, mon ami
Vite, cache toi comme à tes débuts
Car c'est pour toi qu'elle vient, mon ami
Et maintenant que la nuit t’engloutit
Elle surgit, ravie par ton angoisse
A présent que la Lune t’éblouit
Il est temps, enfin, de se mettre en chasse
Ce soir, c'est la Lune de la chasseresse
Elle est notre mère, notre sœur
Elle meurt d'envie de te voir, l’ami
Au fond nos cœurs et faisant fuir nos peurs
Elle meurt d'envie de te voir, l’ami
Et maintenant que la nuit t’engloutit
Elle surgit, ravie par ton angoisse
A présent que la Lune t’éblouit
Il est temps, enfin, de se mettre en chasse
Ce soir, c'est la Lune de la chasseresse
Oh, elle arrive
Tu es fini
C’est la dernière fois que je te vois, mon ami
Et maintenant que la nuit t’engloutit
Elle surgit, ravie par ton angoisse
A présent que la Lune t’éblouit
Il est temps, enfin, de se mettre en chasse
Car c'est pour toi qu'elle vient, mon ami
Ce soir, c'est la Lune de la Chasseresse
Chasse, chasse, la Lune de la Chasseresse
Chasse, chasse, Chasseresse
Chasse, chasse, chasse."'La Lune de la Chasseresse', Chant du clan Mahýgan
“Siri.”
L’interpellation l’arracha à ses songes et brisa sa transe. Dans le même temps, les tambours et les chants s’arrêtèrent, ne laissant qu’un assourdissant silence. La cérémonie touchait à sa fin. Elle lutta pour reprendre ses esprits et reprendre la pleine possession de son corps. De l’autre côté du foyer, la Vénérable Doyenne se leva du cercle et s’adressa à elle afin de prononcer les derniers rites et clôturer le rituel :
“Il est temps, Siri.
Comme nombreux de tes sœurs et frères avant toi, et sans doute bien d’autres encore après toi, tu dois partir.
L’équilibre de la Vallée est fragile, et il est de notre devoir de le préserver. Pour le bien de tous les êtres y vivant, nous y compris.
Toute la tribu loue ton sacrifice et honorera ton nom pour les générations à venir.”
On lui tendit une besace en cuir remplie de vivres et de fournitures. Elle s’en saisit en silence avec un hochement de tête en guise de remerciement, puis reporta toute son attention sur la Doyenne.
“Conformément à nos préceptes, la tribu te laissera dix jours et dix nuits pour quitter la Vallée. Dès l’aube du onzième jour, nos chasseurs auront pour ordre de te pourchasser jusqu’aux limites de nos territoires, et ce pour toujours.”
Elle marqua une pause, puis avec un sourire maternel, ajouta d’une voix bienveillante :
“Rappelle-toi que tu n’entreprends pas ce voyage seule.
Nos ancêtres veillent sur toi, et puisses-tu toujours bénéficier de la bénédiction et la protection d’Aem Luna, ton totem. Honore-les et chéris les comme nous t’avons chéris, et comme nous continuerons à le faire.
Enfin, veille toujours à respecter l’Equilibre, et à l’enseigner à lignée future.”
L’ancienne chamane fit le tour du cercle pour venir à sa hauteur. Puis visage rayonnant, elle ouvrit grand ses bras.
La louve s’y jeta, et serra fort le corps usé mais encore puissant de la vieille lycane, profitant de ce dernier contact avec la fourrure grisée respirant l’encens qu'elle avait si souvent senti.
La chamane luit rendit son étreinte avec émotion, puis la repoussa gentiment, et la prenant par les épaules, plongeant son regard dans le sien et dit :
“A présent, pars ma fille.
Nous t’aimons et nous t’aimerons toujours.
Pour les Mahygans.
Pour la Vallée.
Pour l’Equilibre.”
Autour d’elles, tous les membres du cercle ainsi que le reste de la tribune, reprirent en chœur ces derniers mots, avant d'exulter et de reprendre le rythme des tambours et des chants.
Avec émotion, Siri soutint le regard de la vénérante avec un grand sourire, et lui répondit :
”Au revoir, Grand Mère.”
Elle prit la sacoche, la mit en bandouillère, puis salua avec de grands mouvements de bras sa tribue qui lui répondirent avec de grands cris d'adieu. Puis elle se retourna et partit.
Le dixième jour qui suivit, alors que le soleil était encore haut dans le ciel et après une longue et éreintante ascension, elle faisait face à l’entrée d'une ravine, nommée le Passage de la Martre, un des rares chemins praticables pour sortir de la Vallée.
Avant de l’emprunter, elle se retourna une dernière fois pour admirer cette Vallée si belle et si luxuriante qui l’avait vu naître et grandir. Elle prit une grande respiration pour inhaler une ultime fois cet air si frais et pur, et profiter pleinement de ce dernier spectacle. Après plusieurs minutes, elle tourna enfin les talons et, sans tristesse ni regret, s’engouffra dans la ravine.
Elle marchait sur un sentier sinueux, au milieu d’une forêt de bouleaux pourpres teintés par l’automne, quand soudain une odeur puissante l’assaillit. Celle du sang. Beaucoup de sang. Elle continua malgré tout. Au fur et à mesure, de nombreuses odeurs s'ajoutèrent à la première.
Comme elle l'avait deviné, elle découvrit bientôt un village. Le hameau étant en effervescence, les villageois en proie à la peur, la peine et la haine. Elle arriva sur la grande place sans que personne ne lui prêta attention. Au centre, de nombreux villageois étaient en train de se regrouper. Ils étaient armés d’outils divers et d'armes médiocres. Sur le parvis de la maison commune, une dizaine de corps couverts par des draps étaient alignés.
Alors qu’elle observait de loin l’attroupement, un homme vient à sa rencontre. Il lui expliqua brièvement que le village subissait depuis plusieurs lunes les attaques d'une bête féroce et meurtrière, qui avait déjà causé la mort et la disparition de plusieurs villageois. La nuit dernière, son attaque avait provoqué la mort de tous ceux qu'elle avait vu, et une personne manquait à l'appel, entraîné par la bête dans son antre. Le village était en train de monter une expédition pour sauver leur congénère, et mettre fin à ce cauchemar.
“Vous êtes une aventurière, et visiblement une magicienne.” ajouta-t-il, après l'avoir examiné. “Accepteriez-vous de nous apporter votre aide pour cette chasse ? En échange nous vous offrirons gîte et couvert durant votre séjour ici, puis des vivres et de l’équipement pour la suite de votre voyage.”
La louve réfléchit. Un brancard passa près d’eux. Le voile le recouvrant se souleva partiellement sur un coup de vent, révélant un corps sans vie couvert de blessures effroyables. Puis le drap retomba et le cortège mortuaire continua sa route. Elle reporta alors son regard sur le villageois, puis répondit avec détermination :“Je vous suis.”
Ils partirent peu de temps après, alors que l’après-midi ne faisait que commencer. Ils étaient une trentaine, suivant les pisteurs sur les traces de la bête. Sur le chemin, la lycane constata les marques du village et son développement laissés sur la nature environnante : des pans de forêt coupés pour les outils et les constructions, de terres labourées pour les cultures, des bêtes parqués et maltraités pour la viande, et les prémices d’une carrière minière éventrant la terre, et dont la boue grisâtre et polluée se déversait déjà dans la rivière adjacente.
La traque s’éternisait, le soleil commençait déjà à décliner et la piste les avait amené à l’orée d’un bois épais. Les villageois décidèrent pourtant de continuer, car la piste devenait de plus en plus fraîche. Le groupe pénétra dans la forêt, et forma une ligne pour prospecter plus de terrain. L’obscurité s’épaississait, et avec elle la peur des hommes. Puis soudain, un cri déchira la nuit. Il venait de la gauche. Très vite suivi d'une ombre fugace qu'ils virent filer derrière les troncs. La panique s’empara du groupe. On appela à se regrouper au centre de la ligne. Mais déjà, un second cri se fit entendre… Puis un troisième… Et encore un autre. L’épouvante était totale, les villageois commençaient à hurler et courir dans tous les sens. Néanmoins un noyau solide se forma dans la tourmente, sans doute par les plus aguerris. Siri en faisait partie, tous ses sens aux aguets. On ne distinguait les autres villageois isolés plus que par la lueur de leur torche entre les arbres. Mais petit à petit, les torches se mourraient, en même temps que leurs propriétaires...
Très vite, il ne resta plus que le groupe de Siri. La nuit était à présent totale. Dans le noir, on entendait le sifflement de la bête, et le rythme effréné de sa course. Elle se rapprochait. Encore, toujours plus. Soudain, Siri perçu un bref mouvement sur sa droite. Succint. D’un coup sans prévenir, elle s’élança dans la direction opposée et se mit à courir à toute vitesse. Elle entendit les villageois l’appeler, mais très vite leurs appels furent étouffés par la distance et les arbres. Alors qu'elle continuait sa fuite effrenée, les échos de nouveaux cris lui parvinrent...
Après plusieurs minutes de course folle, elle s’arrêta, haletante, pour reprendre son souffle. Elle se retourna, mais aucun signe des villageois ni de la bête derrière elle. Après un moment d'attente, elle rebroussa chemin en marchant à pas feutrés, tous les sens en alerte.
Elle finit par arriver à l’orée d’une clairière qu'elle ne se souvenait pas avoir traversé, et entendit un craquement. Immédiatement, elle s'accroupit derrière un buisson proche. De l’autre côté de la clairière, une silhouette rampait pour s’extirper tant bien que mal des fourrés, grièvement blessé aux jambes. Elle reconnut l’homme qui l’avait accueilli et recruté. Elle sortit de sa cachette et s’avança vers lui. En la voyant, l’espoir envahit le visage de l’homme tordu par la douleur, ainsi que l'incompréhension et la colère. Dans un râle, il gémit :”Pour…Pourquoi… Pourquoi vous ne nous avez pas aidé ?!”
Elle le regarda droit dans les yeux, puis sans ciller lui répondit avec la plus grande sincérité :“Je n’ai jamais dit que je vous aiderai.”
Son visage se pétrifia. La haine aurait sans doute tordu ses traits suite à cette déclaration, mais elle n'en eut pas le temps : à ce moment précis un bras puissant et bestial sorti de la végétation pour se saisir de la jambe de l'homme, et le tira à toute vitesse dans l’ombre des bois. Le villageois tenta de se débattre et de s'accrocher aux racines en hurlant mais c'était inutile face à cette force implacable. Très vite son cri se tut pour laisser place au bruit des os qu’on broie et de la chair qu’on déchire.
Siri resta immobile, haletante, à fixer les ténèbres où l'homme avait disparu. Puis, après des secondes s’écoulant comme des éternités, enfin, elle lui apparut.
Grande, magnifique, puissante, majestueuse… et sauvage. Comme si la bestialité primordiale de ce monde s'était incarnée et se dressait face à elle. Subjuguée, la louve observa ce joyaux de la nature, le souffle coupée. La créature la scruta avec son regard de fauve. Puis elle poussa un hurlement strident, dévoila ses crocs et-
Siri se réveilla subitement, couverte de sueurs et le coeur battant à toute rompre. Son premier réflexe fut de vérifier que l’entrée de la grotte, dans laquelle elle avait trouvé refuge pour la nuit, était toujours bloqué et dissimulé par le rideau de fortune qu’elle avait construit avec les végétaux alentours. Une fois rassurée, elle s’attela à se calmer et à reprendre sa respiration, ce qui fut long et fastidieux. Une fois qu’elle fut enfin calmée, elle prit un rouleau dans son sac puis, à la lumière d'une flamme vacillante d'un cierge, tâcha de retranscrire son songe dans les moindres détails.
Le soleil était déjà haut dans le ciel quand elle quitta son abri. Elle dévala le flanc du tertre qui l’avait abrité, puis chercha à s’orienter. Quand ce fut fait, elle se mit en marche, et récupéra bientôt une portion de sentier. Elle l’emprunta, puis prenant la direction de l'Ouest, s'enfonça dans une forêt de bouleaux pourpres, teintés par l’automne.
De leur position, ils avaient une bonne vue sur la tente de leur cible, en contrebas. Akhendra, en chasseuse aguerrie, avait trouvé cet emplacement idéal, à la pointe de cette falaise surplombant le campement du bataillon qu’ils traquaient. Cette fois-ci, le possesseur de la Marque était le capitaine de cette troupe militaire d’une cinquantaine de soldats, un fauve aussi grand que puissant.
De leur perchoir, Siri observait prudemment leur proie en train de s’entretenir avec ses lieutenant sous l'auvent de sa tente. Sans avoir besoin de les voir, elle pouvait ressentir ses soeurs et frères de Meute à ses côtés. Elle pouvait ressentait la fébrilité et l'excitation de sa soeur, comme avant chaque assaut. Elle ressentait également la colère sourde et puissante de Ravage, contre balancée par le calme froid et inflexible de Servan. Ils n’attendaient plus que le signal et la diversion de Fergal. Ils ignoraient comment le gnome allait procéder pour attirer l'attention des soldats afin d'isoler la cible, mais ils savaient qu’il trouverait un moyen. Il trouvait toujours un moyen.
Alors que le fauve finalisait le tracé du circuit de demain avec ses bras droits, des cris et des échos d’un combat se mirent à fuser à l'autre bout du campement. Le guerrier redressa la tête, et fronça les sourcils. Grâce à sa vision, il put entrapercevoir partiellement la scène. Des arbres semblaient avoir pris vie, et s’attaquaient au camp... Il ignorait qu’ils avaient dressé le camp dans une forêt de tréants. C'était intriguant et étrange, aussi il ordonna à ses lieutenants de rejoindre leurs soldats, et de l’alerter si nécessaire. Ils s’exécutèrent sur le champ, le laissant seul avec ses cartes et ses plan. Nullement inquiété par ce contretemps innattendu mais sans grave conséquence, il s'étira en poussant un soupir. Puis en attendant ses hommes, s'approcha d'un poteau planté à quelques pas de sa tente. Une femme vêtue d'un uniforme déchiré et tâché de sang y était solidement attachée. C'était la générale de leurs ennemis défaits il y a de cela quatre lunes, après une difficile bataille.Elle avait été capturée vivante et faite prisonnière comme trophé de guerre, et le régiment comptait la livrer à leur commandement. Pendant au bout de ses chaînes, elle semblait inconsciente.
Ne souhaitant pas ramener un cadavre à ses supérieurs, le fauve s’approcha d'elle, la saisit par ses cheveux et approcha son visage du sien. En un éclair, la prisonnière ouvrit les yeux et envoya son pied dans la face du capitaine, qui recula sous le choc et laissa échapper un grognement sourd. Le coup fut très vite suivi d’un crachat qui atterrit sur son armur. La captive, à présent bien éveillé, le fixait avec un regard rempli de défi et de mépris.
Le fauve essuya le sang qui coulait de son museau revers de la main, puis rendit à sa captive son regard. Il ne voulait en effet pas ramener un corps sans vie à la caserne… Mais tant qu’elle restait vivante, même abîmée, cela ne devrait pas poser de problème outre-mesure. Il leva sa main et ferma son poing, prêt à appliquer sa punition. La femme détourna la tête en fermant les yeux, serra les dents et s’apprêta à encaisser le coup… Mais rien ne vient.
Au bout d’un moment, elle rouvrit un oeil et jeta un regard prudent, redoutant une ruse de son tortionnaire… Qu’elle fut sa surprise de ne plus voir le félin géant devant elle, mais une frêle lycane à sa place qui l'observait curieusement. Elle sursauta et failli crier, mais une main douce mais ferme se posa instantanément sur sa bouche, empêchant le son de sortir. Tout en gardant sa main en baillon, l'étrange lycane tendit un doigt devant sa bouche pour lui implorer le silence. La prisonnière se calma, et l’observa incrédule. Satisfaite, la louve retira sa main puis adressa un sourire à la captive. Puis elle se redressa, et se mit à regarder autour d’elle, les oreilles dressées... Les soldats semblaient ne pas avoir encore réalisé sa présence, toujours en prise avec les invocations du gnome, même si le combat semblait toucher à sa fin.
Sans plus un regard à la générale déchue, la lycane lui tourna le dos et marcha vers la falaise. Elle s’arrêta à son pied, bascula sa tête en arrière pour en voir le haut, puis se mit à réciter une litanie étrange… avant de soudainement se volatiliser dans un vortex arcanique et des crépitements de mana.
La scène s’était déroulée très vite. Si vite que la prisonnière ne réalisa qu'à ce moment précis que sa plus grande chance d'échappatoire venait de disparaître ausis vite qu’elle était apparue. Reprenant ses esprits, elle se débattit autant que ses forces lui permettaient pour retirer ses menottes ou casser ses chaînes... Mais trop tard : déjà, elle entendait les lieutenants revenir faire leur rapport au capitaine.
Les éclaireurs ne trouvèrent le corps de leur chef que bien des heures plus tard. Il fut repéré à plusieurs dizaines de mètres au dessus du lieu de sa disparition, sur le bord de la falaise surplomblant leur camp, sans en trouver l'explication sur le moment. Il le retrouvèrent étalé sur le sol, les os en parti brisés et plusieurs trous profonds et mortels à divers endroits. Sur la scène du meurtre ils découvrirent un rocher, sur lequel était dessiné un mystérieux symbole, peint avec le sang de la victime.