Date de création : 27/03/2021
Race : Gnome
Réputation : Héros
Clan : Les Aventuriers de la Barrique
Monstres tués : 129 - Aventuriers tués : 6Crâne rituel de maître [DM +5٪ | ESP +1] - Tête
Plastron noble de maître [MM +5٪ | INT +1] - Buste
Sceptre émeraude de maître [MM +5٪ | INT +1] - Une main
Grimoire - Une main
Souliers en soie de maître [MM +5٪ | INT +1] - Pieds
Perle - Fétiche
A la ceinture :
Bâton d'hérétique de maître [MM +10٪ | INT +1 | CON +1] - Deux mains
Ingéniosité
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Lien avec Servan
Cheval
Sparadra, l’Égaré
Parmi les collines embrumées de Bobo-les-Bains, une cité gnome réputée pour ses sources chaudes et ses artisans, vivait la famille Compresson. On les connaissait pour leur stature imposante et leur tempérament de pierre. Le patriarche, Gargarisme Compresson, atteignait une taille presque légendaire pour son peuple et portait sa force comme une bannière. Ses deux fils aînés, Panadrex et Doliphan, étaient taillés dans le même roc : larges d’épaules, vifs d’esprit et prompts à s’engager dans les tournois ou les querelles de village.
Mais le troisième fils, Sparadra, naquit différent. Mince, fragile, le teint clair comme la cire, il semblait fait d’ombre et de silence. Les voisins se demandaient souvent ce qu’il ferait de sa vie, lui qui n’avait ni poigne ni stature. Mais là où ses frères brisaient des mâchoires, lui observait les gestes, comprenait les corps et soulageait les douleurs. Très tôt, il montra une aptitude singulière : non pas à frapper, mais à réparer.
À onze ans, alors que la Guilde de la Seringue organisait son Grand Bilan annuel, Sparadra fit son choix sans trembler : il deviendrait soigneur. Ses frères rirent, son père haussa les épaules, mais lui savait. Là où ses mains hésitaient à porter des armes, elles trouvaient naturellement la voie des incantations douces. Tandis que Panadrex et Doliphan rejoignaient l’Académie de Sorcellerie Offensive de Ventreplat, Sparadra prit seul la route de Pommade-sur-Ronce, école austère mais respectée où l’on formait les guérisseurs.
Il y révéla un talent hors du commun. Sa magie blanche était précise, mesurée, comme si chaque sort naissait d’un équilibre parfait entre la volonté et la compassion. Il refermait une plaie comme on referme un livre, apaisait un esprit fiévreux d’un simple murmure. Ses professeurs parlaient de lui comme d’un prodige discret, capable d’aller plus loin que quiconque dans l’art des soins.
Mais la paix n’était pas faite pour durer.
Les guerres éclatèrent d’abord loin des collines. Des rumeurs de sièges et de pillages arrivaient aux oreilles des étudiants, qui poursuivaient leurs leçons en espérant que la tempête s’éloignerait. Mais elle se rapprocha inexorablement, jusqu’à atteindre la région de Plaieouverte, puis déferla sur toutes les terres voisines.
Panadrex et Doliphan s’engagèrent comme mages de choc dans la garde du baron Suppositoire III. Ils furent envoyés au front lors d’un siège absurde, tenu jusqu’au dernier souffle par l’orgueil du baron. Ils y laissèrent la vie.
Quand Sparadra reçut la nouvelle, scellée dans un rouleau de cire sombre, quelque chose se brisa en lui. Il abandonna aussitôt son école pour retourner vers sa cité natale, espérant retrouver au moins les siens. Mais ce qu’il trouva n’était que désolation : villages réduits en cendres, champs de cendre et charrettes calcinées. La maison familiale elle-même n’était plus qu’une ruine fumante.
Là, il comprit qu’il n’y avait plus rien à sauver.
Épuisé, il s’effondra devant ce qui avait été son foyer. Sa magie, agitée par le deuil et la douleur, éclata hors de lui dans un torrent incontrôlé. Et dans ce chaos d’énergie, il fut projeté ailleurs.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, le monde avait changé. Les ruines avaient disparu. À la place, une forêt dense et étrangère dressait ses troncs sombres sous un ciel vibrant de puissance. L’air résonnait d’une magie brute et indomptée. Sans l’avoir voulu, Sparadra avait franchi une frontière invisible : il n’était plus sur les terres de son enfance, mais en Kigard, un territoire où tout restait à découvrir.
Ce fut un arrachement, mais aussi une renaissance.
Il aurait pu se perdre dans la douleur et le souvenir, mais Kigard lui offrit autre chose : des terres neuves, des peuples inconnus, et surtout des rencontres qui marquèrent son cœur plus profondément qu’il ne l’aurait cru possible.
Peu à peu, il comprit que ce nouveau monde n’était pas une condamnation, mais une seconde chance. Ses frères, sa maison, son enfance, tout cela appartenait désormais au passé. Ici, il pouvait recommencer.
Il trouva des compagnons d’armes, des alliés fidèles, et bientôt une véritable famille choisie. Ensemble, ils traversèrent les dangers de Kigard, affrontèrent ses monstres, défièrent ses tempêtes. Dans ce cercle, il n’était plus l’enfant fragile, ni le survivant d’une guerre perdue. Il était Sparadra, un mage parmi les siens. Ni chef, ni ombre, simplement l’un d’eux, lié aux autres par ce fil invisible que l’on nomme fraternité.