Houss

Date de création : 27/03/2021
Race : Halfelin
Réputation : Héros
Clan : Les Tard Venus
Monstres tués : 65 - Aventuriers tués : 8
Prismatique Crâne rituel de maître de Puissance - Tête
Prismatique Plastron noble de maître de Protection - Buste
Prismatique Sceptre noble de qualité - Main droite
Bouclier dragon de qualité de Protection - Main gauche
Prismatiques Jambières de maître de Protection - Pieds
Prismatique Eventail noble de qualité de Protection - Fétiche

A la ceinture :
   Crépusculaire - Main droite
   Parchemin - Main gauche

Don = Prudence

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Description

Houss



 


«Houss, allez oust!» gueulait la matrone. Embarqué sur la carriole du paternel, le gamin ivre d’aventures retrouvait son sourire bouillonnant. Aux premières lueurs du jour, ils laissaient derrière eux des silhouettes courbées par le travail de la terre. Comme cela chaque année ils partaient, à la première prune tombée. À travers les bocages, le bâton à la main et le chapeau enfoncé sur les oreilles, juste quelques noyaux de fruits en poches à jeter sur les piafs.
Le convoi ne passait pas inaperçu avec le galopin perché sur un alambic tordu, en équilibre sur une énorme charrette. Deux chevaux de trait difformes ouvraient lentement la voie vers des hameaux pleins de vie. Et ça piaillait dans les cambuses quand arrivait le bouilleur de cru.

«Le temps des cerises... on a eu que les noyaux.»

 

«Houss! Une autre mon bougre!» Les vapeurs enivrantes de l’alambic infléchissaient la mélodie. Des outres gonflées s’animaient, les corps s’enlaçaient quand les cordes vibraient. Sous les rayons d’un soleil d’automne fatigué, ils chantaient sans relâche ces chansons sans noms, jusqu’à la dernière goutte. Parmi eux, Houss, celui qu’on surnommait aussi Loutre, un gars de passage qui trouvait sa place dans le paysage. Pas le dernier pour pousser la chansonnette et pour remplir sa timbale. Le garçon avait repris l’alambic, quand l’année passée le père s’était fait enrôler de force par ceux de l’autre rive. Ils étaient contents de le revoir, ces pochetrons.

«D'ailleurs là bas c'est les mêmes cons qu'ici!»

 

«Houss, ton tas de cuivre et tes deux carnes.» Pour une épée émoussée et son fourreau troué?! Pas le choix, plus le temps. Tous avaient senti le vent tourner. On lui avait soufflé l’idée de se tirer, fissa. On racontait que des régiments sinistres déferlaient par l’est, au-delà des monts, que des brigands rôdaient désormais, que, la veille, le village d’à côté avait été pillé par un groupe de déserteurs. La ronce pour seul rempart contre ces ennemis inconnus et quatre soiffards à mettre en route, Houss s’était mis en tête de guider furtivement la bande vers un cap hasardeux. Quelque part dans les plaines du sud, dans une de ces hautes villes murées qu’il n’avait vu qu’en rêve, il espérait trouver celui qui pourraient fédérer la fine équipe.

«Tu crois qu'on s'ennuie quand on est mort?»

 

«Houss, tout juste capable de brandir le bouclier!» Tu feras palefrenier. » aboya le capitaine, avant que des soudards éméchés ne le congédie à coup de pompe dans le cul. Il avait troqué la fraîcheur du sous-bois et la peur de l’obscur contre les miasmes de la ville et l’humiliation. Mais c’était pas si mal de reposer les guibolles et de retrouver un peu de chaleur dans un pucier au sec. Puis faut dire qu’y’avait de sacrés coquins à rencontrer parmi ces gars de la ville. L’occasion fît le larron, et rapidement le loustic se trouva des ennuis de taille, bien mieux bâtis que lui, qui lui déposèrent ses ratiches pour pas cher. À force d’en redemander et d’en prendre pour les autres, il devint particulièrement habile et méticuleux pour préserver ses deux dernières dents. Cette prédisposition à ramasser des marrons fût perçue comme un réel talent qui n’échappa pas à quelques faux-jetons qui craignaient plus pour leurs belles poires que de s’attirer un nouveau lot d’emmerdements.

«Tu connais la chanson du petit oiseau qui mangeait du crottin?»


«Commandeur, regardez comme il est beau mon paréo!» La démonstration qui suivi valut à Houss un détachement immédiat sous une bannière bien moins fleurie. Le fond du panier, qu’on l’appelait, et c’était loin d'être un tissu de mensonges. Une bande de vauriens peinturlurés en rouge et noir, menée par un petit lieutenant tout belliqueux qui les entraîna directement au front. Ils y vécurent malheureux pendant de nombreux mois sans aucune occasion de copuler. Lorsque la soif devint plus forte que le reste, Houss mit les bouts vers de nouvelles contrées plus aguicheuses, un souvenir du chefaillon autour du cou.

«Là ou ailleurs, c'est quoi la différence si t'y es?»

 

La Compagnie des Silences arriva un jour dans ces terres. Ceux qui ont pu voir flotter sa bannière en ces temps se souviennent peut-être d'un goualeur dans ses rangs. Mercenaire d'hier.
«Et ça, c'est quoi Arritha?
De la cancoillotte.
Je peux?
Tiens... Houss?
Oui?
J'peux t'lécher les doigts?»

Tard-Venu d'aujourd'hui.