Fergal

Date de création : 26/03/2021
Race : Gnome
Réputation : Héros
Clan : Meute des Crocs Gris
Monstres tués : 73 - Aventuriers tués : 3
Coiffe en soie de maître [MM +5٪ | INT +1] - Tête
Plastron noble de maître [MM +5٪ | INT +1] - Buste
Sceptre émeraude de maître [MM +5٪ | DEX +1] - Une main
Grimoire de maître [Dis +5٪ | INT +1] - Une main
Jambières de maître [Esq +5٪ | CON +1] - Pieds
Perle [INT +1] - Fétiche

A la ceinture :
   Sceptre émeraude de maître [MM +5٪ | INT +1] - Une main
   Grimoire de qualité [MM +5٪ | DEX +1] - Une main

Don = Ingéniosité

Haut-Fait [Entrer dans l'histoire]

Mulet : Robuste

Description

Fergal
 
~ le Fléau de l'Ardent ~
  
 

 
« Tu vois, juste là, ça fait comme une petite bosse. »
D’un geste précis, il plongea sa main dans la neige craquante. 
« L’hiver est venu brusquement cette année. Certaines pousses d’automne ont survécu et continuent même de pousser sous la neige, protégées du froid et des animaux. »
Soulevant délicatement la croûte de neige, il fit apparaître un bouquet de jeunes pousses d’orties d’un vert presque lumineux, contrastant douloureusement avec la morosité ambiante. Il sortit son couteau, sectionna la tige carrée et se redressa un grand sourire aux lèvres. 
« Encore quelques unes et on aura notre dîner de ce soir. »

Il rangea les herbes dans une bourse pendue à sa ceinture et continua d’avancer péniblement entre les arbres, la neige qui lui montait au-dessus des genoux l’obligeant à de grandes enjambées. Vêtu seulement de quelques haillons et d’une cape de fourrure, le jeune gnome ne semblait pas souffrir du froid. Son visage et ses bras arboraient des motifs abstraits peints dans un bleu de guède contrastant agréablement avec le fauve clair de sa tignasse hirsute. Ses pieds étaient nus, recouverts eux aussi de poils épais. De constitution chétive, ses mouvements amples et son attirail déguenillé laissaient entrevoir des côtes saillantes et des muscles secs. Il se déplaçait cependant avec efficacité et non sans une certaine grâce.
 

« C’est mon papé qui m’a appris tout ce que je sais sur les herbes. Herboristes de père en fils qu’il disait toujours. Au moins depuis son grand-grand-papé et probablement même avant. »
L’atmosphère sous les arbres de la forêt était sombre et lugubre. Malgré le manteau de neige immaculée et la journée encore jeune, la lumière semblait aspirée par les troncs noirs et luisants des arbres décharnés. Le gnome se retourna avec une expression désabusée. 
« Le savoir-faire de la famille. Une renommée régionale. Une vraie fierté… Tu parles ! » 
Il laissa échapper un rire triste qui disparut presque aussitôt, comme absorbé par le froid environnant.
 
 

Après un instant immobile, comme s’il attendait une réponse, il reprit sa progression entre les arbres. Un observateur avisé aurait pu remarquer le poil dru de ses favoris se dresser alors qu’il serrait la mâchoire, son regard noircir sous ses sourcils broussailleux, ses phalanges blanchir autour de sa canne en marsaule. Il s’arrêta à nouveau, légèrement voûté, les yeux fixés sur la neige entre ses jambes, et murmura comme pour lui-même, d’une voix tremblante :
« Une génération après l’autre accroupie dans la boue à se casser le dos. Tout ça pour quelques pièces sur les marchés. Quand les marchands, les alchimistes, les enchanteurs… »
Son murmure se transforma en grognement.
« Tous ces profiteurs avec leurs robes hors de prix, leurs bagues aux doigts, leurs toilettes parfumés, qui deviennent riches grâce à nos trouvailles en vendant leurs potions et leurs charmes hors de prix aux nobliaux du royaume. »
Il se redressa et se mit à faire les cent pas dans la petite clairière où il se trouvait. Il criait presque.
« Et mon père, ce héros, qui ne voulait rien entendre, rien comprendre. À chacun sa station dans ce bas-monde qu’il disait, il y a bien pire condition que celle d’herboriste. Et puis quel honneur de servir l’alchimiste le plus réputé du royaume. Mon papé le vénérait tellement qu'il alla jusqu’à me donner son nom ! Sans Monsieur Fergal et ses potions tu ne serais pas là et ta mère non plus me rappelait-il sans cesse. Mais que ma mère dût accoucher dans la fange quand l’autre sirotait ses tisanes dans son manoir lui semblait tout à fait normal ! »
 


(à suivre...)